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II. CRITÈRES D'ATTRIBUTION D'UN CRÉDIT


Il faut d'abord rappeler que le banquier ne prend pas le risque d'entreprise, qui repose sur l'entrepreneur ou les apporteurs de capitaux.
Le banquier procède à une analyse rationnelle du risque. Il se fonde essentiellement sur des éléments financiers. Il va notamment analyser certains ratios pour mieux appréhender la situation de l'entreprise. Les plus usités sont les suivants :

  •    fonds propres / total du bilan (au moins 20 %)
  •    endettement / capacité d'autofinancement (quatre à six ans au maximum)
  •    charges financières / chiffre d'affaires (en général, 3 à 4 % au maximum).

Il va également demander des garanties. C'est ce que l'on appelle les sûretés :
  •    garanties personnelles : caution demandée au gérant, le plus souvent.
  •    garanties réelles : gage (monopole du Crédit Municipal sauf pour les véhicules automobiles), hypothèque (biens immeubles), nantissement (biens meubles incorporels, titres, fonds de commerce, brevets, …).
  •    autre garantie sûre : le crédit-bail, par exemple, dans lequel le banquier est propriétaire du bien financé.

III. LES DIFFÉRENTS MOYENS DE FINANCEMENT

A. Financement à long terme 
L'aide de la banque est destinée à financer l'investissement. La négociation du taux est un élément primordial. Il s'agit d'arbitrer entre taux fixe et taux variable (indexé sur l'Euribor), sachant que le premier est le plus cher. On peut citer les produits suivants :
  •    prêts bonifiés, c'est-à-dire aidés par l'État. Ce sont des prêts à taux préférentiel. On peut nommer, à titre d'exemple, le CODEVI, le prêt bonifié pour l'artisanat ou le prêt bonifié agricole.
  •    crédit-bail mobilier et immobilier : mode de financement qui permet une grande souplesse pour le client et une garantie réelle pour le banquier (garantie sur le matériel). Au départ, le bien est financé à 100 % par la banque. Cette dernière y voit un produit plus rentable qu'un crédit classique.

B. Financement à court terme 
On citera simplement les outils incontournables :
  •    découvert et facilité de caisse (cette dernière constituant une autorisation ponctuelle),
  •    escompte de lettres de change,
  •    cession de créances professionnelles (loi Dailly),
  •    affacturage : l'établissement financier garantie le recouvrement de la créance. C'est un produit qui coûte cher (com-mission d'affacturage : 5 %),
  •    MOF (multi-options-facilities) : autorisation de découvert sur différentes devises, à des échéances multiples, … Ce produit est réservé aux très grandes entreprises, qui travaillent à l'exportation.

C. La mise en œuvre de la responsabilité du banquier dans le cadre d'un crédit à court terme 
Deux situations peuvent se rencontrer :
  1.    le soutien abusif du crédit. Le banquier, en accordant des crédits sans rapport avec les capacités financières de son client, a un comportement fautif, car il donne  l'apparence aux tiers de la solvabilité de l'entreprise. Il devra indemniser les tiers qui se sont engagés à l'égard de l'entreprise défaillante.
  2.    la rupture abusive de crédit. Le banquier refuse d'honorer les ordres de paiement de son client, alors  qu'une autorisation de découvert, même tacite, existe. Cette rupture abusive de crédit engage également la responsabilité du banquier. Ce dernier ne peut dénoncer un engagement qu'en respectant un délai de prévenance (30 jours pour le découvert, 60 jours pour l'escompte), sauf comportement fautif de la part du client.

CONCLUSION


L'expert comptable doit bien maîtriser l'environnement financier et avoir une connaissance approfondie des techniques bancaires, car c'est un partenaire privilégié de l'entreprise. Ses conseils peuvent être décisifs, en particulier en période de crise. 

L'expert-comptable est également un partenaire incontournable du banquier. Son rôle est notamment de commenter les documents comptables qu'il établit, lesquels servent de support d'appréciation du risque.

Les rapports du Commissaire aux Comptes  constituent également un élément d'appréciation important, qu'il est bon de rappeler.

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Bulletin d'information de la FNECS - Juillet - Août 2000   12